C’est la question à laquelle je me dois de répondre en ce moment et donc je la partage avec vous.
La réponse est loin d’être simple car d’un côté, j’ai une entreprise en hypercroissance qui demande mon implication à 200% et de l’autre, nous sommes en train de vivre une révolution avec l’avènement de l’Intelligence Artificielle dans laquelle je considère que je dois m’impliquer personnellement pour sensibiliser sur ces sujets.
C’est donc un dilemme qu’il m’est difficile à résoudre car faire grandir une entreprise, c’est un immense challenge et dans le même temps, ne pas s’impliquer dans les enjeux de l’IA avec la connaissance et la maîtrise du sujet serait à mes yeux problématique.
L’impact de l’IA est déjà important dans le monde. Il sera colossal dans les prochaines années.
Honnêtement, à mon sens, nous ne sommes pas du tout assez préparés pour faire face à ces nouveaux enjeux et je doute que nous puissions nous projeter de façon claire dans les prochaines années. Quand je vois par exemple le AI Act de l’Union Européenne, on sent que cela manque de maturité et que le sujet est en devenir.
Aujourd’hui, je me dois d’expliquer ce qu’est l’IA et ses impacts pour que, collectivement, nous puissions nous poser les bonnes questions pour que demain, lorsque nous aurons à nous positionner, nous soyons prêts et que nous ne subissions pas la situation.
L’IA dans mon quotidien
C’est simple, j’ai totalement changé ma façon de travailler.
Soit j’ai créé des agents IA pour répondre à des besoins spécifiques soit nous les avons développé. J’utilise l’IA pour énormément de sujets même si j’ai quelques chasses gardées comme la rédaction de ma newsletter ou d’articles dans nos blogs comme celui-ci 😉.
Grâce à l’IA, j’ai gagné en autonomie et en efficacité : je peux faire bien plus en bien moins de temps ce qui rend mon travail et mes échanges bien plus pertinents qu’auparavant. Pour un CEO, le temps est la denrée la plus rare qui soit donc en gagner n’a pas de prix.
Par nature, j’ai toujours passé du temps à faire de la veille sur bon nombres de sujets alors depuis Novembre 2022 et la vraie sortie de ChatGPT, nous voyons tous les jours des innovations qui sortent dans l’IA. C’est chouette et il y a de quoi s’amuser (en tout cas moi, ça m’éclate !).
Clairement, à date, nous sentons que nous nous cherchons encore avec l’IA et ce sentiment est décuplé sur le plan professionnel avec un manque de démarche et de maturité qui s’expliquent totalement.
« Est-ce encore un énième gadget comme les NFT ou le web 3 ?
Ok, c’est pratique mais bon, Google est aussi pratique.
Est-ce que l’IA va me remplacer ?
Oh, c’est EXTRA tout ce que je peux faire aujourd’hui.
J’avoue que je suis sceptique, on en parle depuis longtemps, j’attends de voir.
Je ne sais même pas par où commencer.
J’y comprends rien et je n’ai pas le temps de regarder.
Mon neveu m’a montré. »
Tout le monde en parle mais cela ne va pas tellement plus loin car il manque aujourd’hui, au-delà de l’effet WAOU de l’IA, des innovations d’usage car tout est encore à créer.
Nous allons voir dans les prochaines années des innovations que nous n’avons même pas encore imaginé probablement. Certains secteurs vont être bouleversés très certainement.
Un choc des cultures
Au-delà du côté technologique fascinant, il faut réaliser que c’est également un enjeu business voire sociétal car il n’y a pas besoin d’être Tech pour exploiter l’IA.
C’est un changement de paradigme qui est un game changer.
Allons même encore plus loin : l’IA, selon notre zone géographique, ne se traite pas de la même manière.
Aux Etats-Unis, c’est un enjeu de croissance et de business et donc la législation est assez pauvre (sauf à New-York), en Europe, la vision est clairement portée sur les droits fondamentaux et donc avec une vision de l’IA orientée autour de la protection des données, en Chine, c’est un outil de propagande et de contrôle XXL, etc.
C’est donc aussi un choc des cultures qui s’opère en coulisse et qui va forcer le monde entier à se positionner.
Les effets de l’IA sont bénéfiques et dans le même temps, il existe aussi des aspects sombres qu’il faut également connaître sans pour autant finir par avoir une vision manichéenne.
Il est clair que nous avons l’opportunité de repenser notre société sous un regard nouveau et pour cela, nous nous devons de bien poser les questions en maitrisant le sujet.
C’est exactement pour cela que j’ai choisi de redevenir temporairement consultant.
Être CEO et consultant
Je ne vous le cache pas : cela m’a manqué de ne plus faire de consulting car J’ADORE cet exercice que je trouve passionnant. Se plonger dans la problématique d’un Client, apporter sa vision, apprendre et découvrir… Vraiment, c’est un métier magnifique qui nous enrichit intellectuellement de mille et une façons.
En consacrant du temps à être Consultant, cela me permet de frayer un nouveau chemin de croissance pour Reboot en m’assurant que notre démarche est la bonne et nos convictions éclairées. Comme je l’avais fait en 2016-2017 où j’avais dû tout apprendre sur le Marketing Digital, j’ai ce même plaisir à progresser dans l’IA.
Mon constat aujourd’hui est que la majorité de mon écosystème adresse le sujet de l’IA sous un regard essentiellement technique et technologique comme si cela était réservé à un public initié. Nous-même, nous avons mis plusieurs mois avant de sortir vivement de cette vision pour l’orienter vers celle que nous avons depuis le début d’année 2024.
Je me suis amusé à essayer de passer les certifications autour de l’IA dont celle de Microsoft : on m’a parlé de régression linéaire, du fonctionnement de chaque IA, etc. C’est très intéressant, surtout pour quelqu’un comme moi qui a un Master de maths, mais honnêtement, cela ne sert à rien de maîtriser tout ce verbiage. En effet, la force des nouvelles IA à notre disposition, c’est justement de pouvoir faire abstraction de ces connaissances et d’appréhender des nouveaux usages grâce à cela. Donc, en persévérant à croire que l’IA ne s’adresse qu’à des techniques, nous sommes à côté de la plaque.
Certains acteurs l’ont TRES bien compris, je pense particulièrement à la licorne Alan qui a investi dans Mistral AI, qui a passé son année 2024 à se structurer en IA pour qu’en 2025, les innovations d’usage jaillissent de partout et sans limite.
C’est pourquoi, j’estime avoir une responsabilité vis-à-vis de notre société française en intervenant auprès de Clients de toute taille, de l’entreprise avec 3 salariés jusqu’à la très grande entreprise, pour expliquer ces nouveaux enjeux qui vont déplacer la valeur, la supprimer à des endroits et la créer à d’autres. Que ce soit dans une animation de comité de direction ou auprès de salariés, j’interviens pour expliquer que nous n’aurons pas le choix de nous positionner si ce n’est maintenant dans quelques temps.
Allons-nous arriver à la semaine de 4 jours par ce biais-là ? Y aura-t-il du travail pour tout le monde ? Quels sont les nouveaux jobs qui vont être créés ? Aurons-nous une société de robots en mesure de travailler pour nous ?
Nous avons l’impression de tomber dans les livres d’Asimov n’est-ce pas ?
Nous avons mis plusieurs mois à arriver à cette vision non tech de l’IA alors que nous sommes aux premières loges de ce sujet, que notre entreprise est encore jeune avec 70 Rebooters et que nous avons un mindset particulièrement ouvert. Combien de temps faudra-t-il à des entreprises dont l’inertie est plus importante ?
Voilà pourquoi j’ai décidé de repasser consultant.
Pour revenir à la question initiale
Pour autant, Reboot est une entreprise folle où cela va à la vitesse de la lumière.
Si je devais lister tous nos sujets en cours et à venir, ce serait très long ! Pour n’en citer que quelques-uns, nous allons lancer une start-up qui va commercialiser nos produits en Intelligence Artificielle, nous sommes en train de réaliser des Projets de grande ampleur et à fort impact pour nos Clients dont un où nous rentrons dans l’actionnariat, nous sommes en train de préparer l’ouverture de notre prochaine agence dans notre stratégie de développement de Reboot Conseil, nous travaillons avec des nouveaux clients et renforçons nos relations avec ceux avec qui nous travaillons, nous avons renforcé notre équipe en charge de développer l’ingénierie… et j’en passe !
Nécessairement, je suis a minima en soutien de chacune des activités et en leader pour d’autres (dont la start-up).
Ma chance, c’est que je suis particulièrement bien entouré et l’IA me fait gagner un temps considérable ; sans cela je serai incapable d’aller aussi loin.
Il est donc impensable pour moi d’à la fois être CEO ET Consultant sur une durée longue même si le fait de faire les deux m’enrichit aussi bien en tant que CEO pour être un meilleur Consultant qu’en tant que Consultant pour être un meilleur CEO.
Que faire alors ?
C’est bien simple : je m’occupe de réaliser les premières prestations, de les documenter et de les standardiser pour qu’un autre Rebooter, qui se sent à l’aise de pouvoir dialoguer aussi bien avec des opérationnels qu’avec des grands dirigeants, puisse reprendre mon travail pour l’améliorer et aller encore plus loin.
Dans ma conception, cela fait partie aussi de mon activité de CEO que d’être opérationnel et en plus, je n’aime pas être loin « du terrain ».
Tant que je le peux, je veux dire par là que tant que cela apporte à Reboot et ne pénalise pas l’entreprise, je continuerai à le faire.
Au final, c’est une question d’organisation et de lâcher prise : comme il se trouve que j’ai pleine confiance en tous les Rebooters, c’est aussi grâce à eux que cela est possible 😊 !